Bellegarde et son terroir
Le terroir
Calé entre « le Midi des roseaux et le Midi des pierres » comme disait Alphonse Daudet, le terroir de Bellegarde est une particularité sur laquelle l’agriculture a su au cours des âges, s’adapter aux contraintes et exploiter sa diversité de sols et d’expositions.
EN SAVOIR PLUS
- Une zone de plateaux. Composée de galets, de sédiments et de marnes argileuses, elle est balayée par le Mistral que rien n’arrête. Terre aride où seule la vigne résistait, l’arrivée des eaux du canal Bas Rhône à partir de 1960 a permis d’y installer l’arboriculture comme la culture maraichère.
- Une zone de pendants sur un axe nord-est / sud-ouest. Orientée plein sud, abritée du Mistral et zone de résurgence de nombreuses sources, elle permet la précocité de nombreuses cultures. C’était avant tout la zone de l’olivier et du raisin de table. Cette dernière culture a fait d’ailleurs la réputation de la commune durant plusieurs décennies. Aujourd’hui l’habitat et des friches occupent la majeure partie de la zone.
- Une zone de plaine submersible. Occupée par des marais jusqu’au XIXème siècle; si elle a accueilli la vigne, c’est aujourd’hui une zone dédiée à la culture des céréales (riz) et de l’élevage du taureau Camargue. Au moyen-age, cette zone riche en limons permettait également la culture de la cèbe (jeune oignon) dont Bellegarde faisait sa réputation.
Un large panel de cultures
Que ce soit en agriculture conventionnelle, raisonnée ou biologique, le terroir local permet une grande diversité des productions telles que celles des vins blancs, rouges ou rosés, des salades, de l’asperge, des tomates, des courgettes, des concombres et melons, des raisins de cuve et de table, des cerises, des abricots, des pommes, figues, fraises, kiwis, du blé, riz, tournesol, oignons, mais aussi d’olives et huiles d’olive, des escargots, de la viande, du miel, et depuis peu des plantes aromatiques pour la fabrication d’huiles essentielles…
      
Voir le dossier sur le Terroir Bellegardais (extrait du bulletin municipal juillet 2017)
Cinq Appellations d’Origine Protégées (AOP) et dix Identités Géographiques Protégées (IGP) sont recensées sur la commune. L’une des plus anciennes et unique au terroir de Bellegarde étant l’AOP Clairette de Bellegarde
Les Appellations
- Clairette de Bellegarde
- Costières de Nîmes
- Huile d’olive de Nîmes
- Olive de Nîmes
- Taureau de Camargue
Les IGP
- Coteaux du Pont du Gard (vin)
- Fraises de Nîmes
- Gard blanc (vin)
- Gard primeur ou nouveau Gard (vin)
- Terre du Midi (vin)
- Terre du midi primeur (vin)
- Miel de Provence
- Pays d’Oc (vin)
- Riz de Camargue
- Volailles du Languedoc
La culture bio
Adaptée aux petites surfaces, et plus au maraîchage qu’à l’arboriculture, la culture bio repose sur une véritable conception écologique du terroir qui se diffuse de plus en plus dans la conscience collective. Le Gard est aujourd’hui (en nombre d’exploitations) le deuxième département bio de France. Bellegarde (qui en 2015 recensait plus de 34 producteurs certifiés bio) est l’une des premières communes productrices AB (Agriculture Biologique) du Gard.
La Clairette de Bellegarde
Le cépage Clairette est connu très probablement depuis l’antiquité, en Languedoc.
Son nom serait dérivé du latin clara (clair), prenant la forme d’un diminutif populaire, claretta, qui donna ensuite le nom de clairette en français.
EN SAVOIR PLUS
De plus ces conditions accentuent le fort taux de sucre déjà présent.
Enfin la Clairette peut être tout autant dégustée en raisin de table que faire office de raisin de cuve. Bref, c’est un cépage avec de nombreux atouts.
Un cépage déjà cultivé à l’époque romaine.
Dans les années 2005-2010 des études archéologiques ont été consacrées à de deux des plus grandes villas vinicoles connues à ce jour dans le monde romain. Toutes les deux situées dans l’Hérault exportaient leurs vins dans tout l’Empire. L’étude morphologique des grains et des extraits ADN de nombreux pépins de raisins retrouvés permet d’affirmer avec 95% de certitude (compte de tenu de l’état des pépins carbonisés de 2000 ans d’âge) que le cépage serait celui de la clairette. La culture de ce cépage ne s’est probablement pas limitée à l’Hérault à la période romaine. La clairette devait déjà aussi être cultivée à Bellegarde autour des nombreuses villas installées sur les pendants de costières. Des vestiges de vignes antiques (du 1er siècle) ont d’ailleurs été découverts sur certains secteurs de la commune.
Au moyen-âge, la clairette reléguée aux terres arides, est souvent cultivée pour la production des vins de messe par les monastères qui pérenniseront ainsi sa culture.
En 1471-72, la Clairette apparait au menu de la table du Roi Louis XI sous forme de Picquardentz en vin blanc sec et en Cleratz en vin blanc doux.
A partir du 19 ème siècle, la sensibilité du cépage à madériser est utilisée pour la fabrication d’apéritif. La culture de la Clairette va alors se développer mais sera touchée comme les autres cépages par des surproductions et des périodes de méventes.
C’est au milieu du 20ème, sous l’influence de Philippe Lamour que renait la volonté de privilégier et produire des vins de qualité plutôt que de la quantité vendue à bas prix à la distillerie.
La culture de la Clairette profitera de ce renouveau de la viticulture méridionale.
En 1948 naitra l’AOC Clairette du Languedoc avec pour capitale Adissan dans l’Hérault.
Le 28 juin 1949 ce sera au tour du micro-terroir de Bellegarde de voir sa propre appellation « Clairette de Bellegarde ».
L’appellation Clairette de Bellegarde est une des plus anciennes appellations du département du Gard et une des rares à avoir le nom de sa ville avec une zone d’appellation spécifique uniquement au territoire de Bellegarde. Moins de 10 hectares sont actuellement cultivés. 5 producteurs assurent aujourd’hui la production de ce vin blanc sec élaboré uniquement à base du cépage Clairette. L’actuelle cave des vignerons créateurs de Bellegarde (ex cave coopérative la Clairette) est le site historique de production de l’AOP.