Un peu d'histoire
Petite histoire des écoles publiques de Bellegarde
1720 …/…
Il est assez difficile de dire de quelle manière vivaient les gens à cette époque. Leurs maisons ont l’air d’être assez misérables puisque les consuls disent que la plupart des habitants, même les notables, n’ont qu’une seule pièce pour toute habitation. Par exemple le maître d’école qui est marié et qui a trois enfants, a une seule pièce qui lui sert en même temps de cuisine et de chambre et dans laquelle il donne l’instruction aux enfants. Dans cette chambre se trouvent encore deux cuves vinaires qui restent à la disposition du propriétaire.
Le « maître d’école » ne jouit d’aucune indépendance. Sous le Directoire il est visité régulièrement par un commissaire nommé par la Municipalité chargé de s’assurer qu’il met entre les mains des enfants « les droits de l’homme et la Constitution. Avec la Restauration, le curé retrouve tout son pouvoir de tutelle : une ordonnance royale du 21 avril 1828 stipule que le maire, conjointement avec le curé est nommé « Inspecteur gratuit des écoles primaires des deux sexes et chargé ainsi des intérêts les plus chers de la Religion, de l’Etat et de la Famille ». A priori l’un de ces instituteurs, le sieur Guilhem, qui, en 1810, enseigne à Bellegarde depuis 18 ans, n’a pas l’air malheureux. Il nous expose sa situation « Je me fais un revenu de 600 francs auquel il faut ajouter 150 francs donnés par la commune pour tenir lieu d’indemnité de logement ; le tout, joint avec le petit revenu de mon bien, me fournit de quoi vivre honnêtement suivant mon état ». Seulement voilà : le 14 mai 1810, il est réduit « au moins à la moitié des élèves par l’introduction que l’on a faite d’une institutrice » ; ses moyens financiers diminuent d’autant, car sa rétribution est fonction du nombre de têtes d’élèves. Il propose un nouveau système de rémunération qui lui assurera, ainsi qu’à sa collègue, un minimum de 300 francs.
14 Août 1812
Le maire est autorisé par décret impérial, « à acquérir du sieur de la Boissière, moyennant la somme de 7000 francs, prix d’estimation, un bâtiment (au niveau l’actuelle place st jean) pour servir de maison commune et de logement à l’instituteur. » Cela ne sera jamais fait en définitive.
Juin 1833
La loi fait obligation aux communes d’avoir en leur propriété une école.
Le 3 septembre 1837
La municipalité achète à François Larnac, substitut du procureur général près le Tribunal de Nîmes, l’ancienne auberge du Lion d’or (actuelle mairie), ses dépendances et un terrain pour la somme de douze mille francs. Il est spécifié dans l’acte, passé par devant Joseph Carle, notaire royal de Bellegarde, que les bâtiments acquis sont destinés à être utilisés le premier comme « maison d’école et maison commune », le second comme gendarmerie. Les choses traînent en longueur.
Le 11 février 1839
Le maire se fait rappeler à l’ordre par le préfet qui lui signale qu’en application de la loi du 28 juin 1833 chaque commune doit avoir en propriété une maison d’école. Comme les frères des écoles chrétiennes ont formulé, quelques mois plus tôt une demande d’établissement et que leur installation est financièrement intéressante pour la commune, on infléchit les projets initiaux pour donner plus d’espace à la mairie et aux écoles. Le ler mai 1839 François Larnac accepte d’échanger les anciennes dépendances de l’auberge contre un bâtiment agrémenté d’un jardin qu’il possède non loin de là dans la rue devenue depuis rue des écoles. Le projet de gendarmerie est ajourné.
Le 14 mars 1844
Après quelques aménagements, les Frères et l’école de garçons sont installés par Mgr Cart, évêque de Nîmes, dans l’immeuble Larnac. II faut attendre le 14 avril 1850 pour inaugurer « l’Hôtel de la mairie » et les classes de l’école de filles qui sont situées de part et d’autre du corps de bâtiment central occupé par la mairie. Elles sont confiées à la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie créée par Marie Rivier (1768-1838). Jusqu’à la fin du siècle l’emplacement des écoles ne change pas.
En 1874
Deux nouvelles classes sont bâties dans le jardin de l’école des frères.
En 1882
Un « asile » (garderie de jeunes enfants) est créé. En application des lois de 1882 et 1886 sur la laïcisation de l’enseignement primaire, la municipalité installe des instituteurs laïques dans les écoles de garçons et de filles. Les congrégations enseignantes sont dissoutes.
1888
Un « asile” devient école maternelle. L’institutrice et ses élèves occupent successivement plusieurs immeubles loués par la mairie, le dernier en date étant, en 1899 la « maison Lafenestre », située dans la rue « dite des choux » (actuelle rue Alphonse Daudet).
En 1899
Les quatre classes de l’école de garçons totalisent 98 élèves et les trois de l’école de filles en comptent 50. L’obligation scolaire ayant entraîné une forte augmentation des effectifs, on commence par affermer de nouveaux locaux.
1904
La municipalité demande à l’architecte Christol de présenter un projet de nouvelle école et de le chiffrer. Un arrêté ministériel du 21 février 1907 approuve un devis de 136.864 Francs et accorde une subvention de 55.710 Francs pour la construction d’un groupe scolaire. Le solde est couvert par un emprunt de 82.000 Francs. Pour bâtir ce groupe scolaire la municipalité achète à un certain Delair une vigne jouxtant la « Place neuve » où s’installent les foires (Actuellement place Batiste Bonnet).
1907-1908
Construction des écoles primaires assurée par l’architecte CHRISTOL.
1908
1ère rentrée scolaire. 5 classes côté filles et 5 côté garçons, 2 cours avec au centre un préau pour chaque école et un mur de séparation. L’inauguration de l’école s’effectue en 1909.
1909
L’école maternelle est déplacée dans les locaux de l’ancienne école de garçons (école des frères).
1955
Écoles primaires. Aménagement des préaux en salle de réunion (amicale laïque). Préau provisoire en avant des anciens, chaque côté du mur de séparation.
1968-1969
École maternelle. Création d’une classe supplémentaire, de sanitaires et d’une salle de repos. (actuelle salle musculation)
Écoles primaires. Achat d’un terrain derrière les écoles pour agrandissement des cours et installation d’une classe préfabriquée du côté filles
1972
La mixité des classes est obligatoire.
1973
École maternelle. Installation d’un local préfabriqué.
Écoles primaires : Le mur de séparation est supprimé et dans les anciens préaux sont installées deux nouvelles classes. Le long du nouveau mur de clôture, au fond aménagement d’un préau avec au centre, un bloc toilette. Suppression des anciens WC dans le prolongement des premiers préaux.
1986
École primaire : Aménagement d’une classe informatique.
Lancement de la construction d’une nouvelle école maternelle sur le site de l’ancienne distillerie Daumas (bâtiments actuels de l’école Philippe Lamour et de la médiathèque).
1987
Inauguration de la nouvelle école maternelle. Abandon de l’ancienne école.
1989
École primaire. Nouvelle cantine. Puis en 1990 agrandissement de la cour.
1995
Destruction d’une partie des locaux (délabrés) de l’ancienne école maternelle en vue de la réalisation d’un projet de foyer 3ème âge. Ce projet verra finalement le jour en un autre lieu de la commune (le foyer des Cigales à côté du musée). C’est l’esplanade Marcel Boucayrand qui sera réalisée à la place. Les locaux restant, propriété communale, seront destinés aux activités associatives et communales (école de musique, bureaux de la police municipale).
1996
Baptême des écoles publiques
à l’école maternelle sera attribué le nom de Philippe Lamour
à l’école primaire sera attribué le nom de Batisto Bonnet.
2000
Réalisation du Trompe l’œil « souvenir d’une école » sur l’esplanade Marcel Boucayrand.
2007
Projet de réalisation comprenant une Maison d’accueil spécialisé pour handicapés ainsi qu’un groupe scolaire) à la nouvelle zone d’habitat des Ferrières sur le plateau du Coste Canet (zone de 35ha).
2009
Extension du réfectoire de l’école maternelle Philippe Lamour
2010
Construction dans la nouvelle zone d’habitat du plateau Coste Canet dite des Ferrières d’une nouvelle école primaire (maternelle et élémentaire) et d’une cuisine centrale d’une capacité de 800 repas/jour avec un réfectoire self-service.
2011, septembre
Inauguration de la nouvelle école. Le nom d’Henri Serment sera donné. La cuisine centrale assure désormais la préparation des repas pour les quatre écoles de la ville (école privée Jeanne d’Arc, écoles publiques Philippe Lamour, Batisto Bonnet, Henri Serment) ainsi que pour la crèche. Les repas sont transportés en liaison chaude.
2016
Ajout d’une extension de 4 classes supplémentaires (étage) à l’école Henri Serment
Novembre 2018
L’installation d’un self-service au réfectoire de l’école Batisto Bonnet est effective.
Un projet de collège
Depuis les années 1970
L’idée circule. Les municipalités successives ont régulièrement tenté les démarches pour la création d’un établissement d’enseignement secondaire (prévoyant, réservant même parfois l’achat des terrains par avance) sans pour autant aboutir à la matérialisation de leur quête.
2009-2010
La rumeur d’un collège à Bellegarde renaît, projet abordé notamment par le président en personne du Conseil Général D. Alary.
Fin 2011
La commune achète sur le plateau du Coste Canet, le foncier pour l’accueil d’un futur collège. De son côté le Département vote dans son budget primitif 2012 une ligne de crédit de 16,537 Millions d’€ pour la construction d’un collège à Bellegarde et lance un appel à projet émis du 7 juin au 7 juillet 2012) pour « l’Esquisse pour la construction d’un collège et d’une halle de sport à Bellegarde ». Pour reprendre les termes de l’annonce : « Le projet devra permettre de réaliser un bâtiment économe en énergie en visant la classification Bâtiment basse consommation (BBC), à travers les objectifs réglementaires thermiques (RT 2012). Il bénéficiera également d’une qualité environnementale du bâti « QEB » affirmée. …/… L’opération portera sur les travaux nécessaires à la construction d’un collège de capacité théorique de 600 élèves et d’une halle de sport sur la commune de Bellegarde. La surface utile estimée pour ce projet est de 5900 m² pour le collège et de 1 800 m² pour la halle de sport. Cet ensemble sera réalisé sur une emprise foncière d’une surface totale de 23 297 m². »
Automne 2012
La commune cède au Département le foncier acheté et réservé pour le projet.
2012, décembre
En mairie de Bellegarde. Dépôt par le département du permis de construire d’un collège et de sa halle au sport.
2013, janvier
Les travaux du collège sont lancés.
Septembre 2016
Le collège accueille ses premiers élèves. Parallèlement le collège Antoine Bigot de Nimes ferme ses portes. Les élèves Bellegardais allant au collège Bigot sont accueillis en priorité au collège de Bellegarde. Les travaux de la halle au sport ne sont pas achevés pour leur part. L’entreprise en charge des travaux n’est plus en mesure de les assurer. Le département doit chercher un nouveau prestataire.
2017
Le nom de Federico Garcia Lorca est donné au collège.
2018
Septembre la halle au sport du collège est achevée et accueille ses premiers élèves.